Aujourd’hui il y a un consensus scientifique sur l’urgence de réduire notre consommation de viande. Les alternatives végétales, si elles ne sont pas la réponse à tous nos maux, ont l’énorme avantage de proposer aux consommateurs une expérience similaire à celle qu’ils connaissent, mais sans l’animal dans l’équation et avec 78% d’équivalent CO₂ en moins dans notre cas (source: analyse de cycle de vie certifiée ISO – on aime bien rigoler, mais quand même !). Pour faciliter la transition vers ce genre d’alternatives, il est essentiel que les consommateurs les comprennent et que l’offre soit simple et lisible. Voiture, voiture électrique. Livre, livre numérique. Bacon, bacon végétal. C’est quand même plus facile à comprendre que “tranches végétales à base de protéines de pois, colorées au jus de radis et fumées au bois de hêtre”.
Et enfin, parce que c’est la loi, et qu’elle est bien faite, la réglementation impose aux marques d’utiliser l’appellation qualifiée la plus claire possible pour les consommateurs. Et les appellations “steak végétal”, “bacon végétal” etc… sont les dénominations les plus descriptives de ces produits. La preuve : nous n’avons toujours pas rencontré le fantasmé “consommateur floué” qui aurait commis l’irréparable en se trompant en magasin entre un produit animal, et un produit meilleur pour sa santé, les animaux, et la planète. Et pourtant, on l’a cherché celui-là ! Autre preuve : que ce soit dans les courriers envoyés par les lobbies, ou sur les plateaux télévisés, tout le monde utilise naturellement ces expressions – même leurs détracteurs les plus farouches.
C’est finalement la vie d’une langue vivante, évoluer si et seulement si les humains qui la pratiquent le décident. Le sens des mots évolue au gré des usages et des changements sociétaux: le mot “viande” par exemple, signifiait historiquement toute forme d’aliments nécessaires à la vie, et incluait… les légumes !